AU SAHEL, UNE PRODUCTION AGRICOLE DURABLE, INTEGREE AU TISSU URBAIN INFORMEL, DE LA COUR AU QUARTIER.
LE CONTEXTE
Une agriculture de survie dans un territoire précaire
A Ouagadougou, le taux de croissance de la population, le rythme d’urbanisation et le niveau élevé de pauvreté ont engendré la prolifération de quartiers informels (« non-lotis » au Burkina Faso).
Ces quartiers auto-construits réalisés sans plan d’urbanisation ni cadastre, sont dépourvus d’équipement de base et d’infrastructures. Les voiries sont étroites ou inexistantes, sans espace pour l’écoulement des eaux pluviales provoquant des inondations importantes. Pour se nourrir, la majorité des habitants (89%) pratique une agriculture de survie dans les espaces libres du quartier.
Durant l’année 2019, une cartographie participative, plusieurs ateliers de concertations et une enquête auprès des ménages ont été menés sur les pratiques agricoles au sein du quartier.
Les principaux freins identifiés sont : le manque d’espace disponible ; le manque d’eau en saison sèche ; les risques de dégradations par les écoulements des eaux en saison des pluies ; le manque de connaissances et de sensibilisation aux pratiques agricoles durables et à une alimentation saine.
L’enjeu étant de passer d’une agriculture familiale de survie à une agriculture communautaire économiquement viable, le présent projet concentre son action sur la sécurisation et le développement des pratiques agricoles, ainsi que sur la dynamisation du marché local.
S’appuyant sur l’analyse des freins identifiés, il met en place des stratégies d’adaptation aux contraintes urbaines et climatiques afin d’améliorer et de pérenniser l’activité agricole au sein du quartier. En parallèle, il mène des actions de sensibilisation, de mobilisation et de formation, afin d’impliquer l’ensemble des habitants de ce projet de quartier.
L’ESSENTIEL DU PROJET
Améliorer et sécuriser l’agriculture urbaine du quartier informel de Boassa afin qu’elle devienne une véritable ressource économique durable
Le projet propose de passer d’une agriculture familiale de survie pratiquée quelques mois par an à une agriculture communautaire économiquement viable, en travaillant sur les types d’espaces disponibles, la gestion de l’eau comme risque et comme ressource et la dynamisation d’un marché local.
Plus spécifiquement le projet prévoit de :
– Développer des systèmes agricoles durables, adaptés aux contraintes du quartier (foncier, ressource en eau, freins sociaux), et reproductibles par les habitants.
– Aménager le quartier de Boassa afin de limiter l’impact des risques climatiques et en particulier des inondations.
– Développer un marché local pour une mise à disposition des productions aux habitants du quartier et le développement d’une économie durable.
LA MISSION DE COOPTERRE
Accompagner les habitants dans l’aménagement durable de leur quartier
S’appuyant sur la forte motivation des habitants de Boassa manifestée lors des ateliers participatifs, la pratique agricole existante, la dynamique des groupements habitants (comité de quartier, fédération) et les savoir-faire locaux (agriculture en milieu aride, agroforesterie traditionnelle, etc.), CoopTerre accompagne YAAM Solidarité et les habitants dans l’aménagement durable de leur quartier sur quatre axes :
- La gestion de l’eau à la fois comme risque et comme ressource
- La gestion de l’espace « disponible » et du foncier
- Le partage des connaissances agricoles et la sensibilisation aux savoir-faire locaux
- La dynamisation d’un marché au sein du quartier
Ces axes sont traités à plusieurs échelles : le quartier, l’îlot, la parcelle.
LES PRINCIPALES ACTIONS
Au sein du quartier, l’aménagement des voiries principales et secondaires permet la gestion des eaux de ruissellement. La création de canaux drainants plantés favorise l’infiltration des eaux et recharge la nappe phréatique tout en permettant la création d’un verger urbain. Des ouvrages de collecte et de stockage des eaux de pluie sont réalisés pour irriguer les cultures et préserver ainsi la nappe phréatique, source essentielle d’eau potable pour la population.
Les « places à vivre » (ex : places, forages, etc.), qui sont des espaces de vente et d’échanges, sont aménagées afin de pérenniser et développer les activités «socio-économiques» du quartier.
Des activités et ateliers pédagogiques (potager par exemple) sont développés sur le terrain des écoles du quartier.
Au sein d’un îlot témoin, les espaces potentiellement cultivables sont identifiés et une gestion collective de ces espaces est mise en place. Des modèles agroforestiers sont développés en fonction de la disponibilité de chacun des espaces :
- court terme : cultures hors-sol et à cycle court et pâtures
- moyen terme : association de haies vives et cultures et pâtures
- long terme : association de verger et cultures
Identifier les sites disponibles et leur statut foncier ainsi que les zones prioritaires d’intervention pour établir en concertation avec le comité de quartier un plan d’aménagement et de prévention des risques de Boassa
Sensibiliser la population à l’agriculture durable, mobiliser les savoir- faire locaux pour développer des systèmes permaculturels adaptés aux contraintes du quartier et former les habitants à ces techniques.
Aménager les voies de circulation et récolter l’eau de ruissellement pour lutter contre le risque d’inondation. Créer un jardin communautaire utilisant les techniques permaculturelles adaptées sur un ilot « modèle » alimenté par des impluviums récoltant l’eau des toitures. Aménager une place à vivre avec un marché proposant les productions locales
LES RESULATS
LES ACTEURS LOCAUX
YAAM Solidarité – partenaire principal
YAAM Solidarité
Local de l’association au cœur du quartier de Boassa
Fédération des habitants de Boassa
Comité de Quartier de Boassa
Place du quartier de Boassa